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Mon premier voyage en solo à Paris en 2001

13 septembre 2001, drôle de date pour partir à Paris. Deux jours auparavant, New York avait été la cible du plus grave attentat de son histoire. Mais pour moi, le 11 septembre 2001 avait été un jour heureux. Paradoxal n’est-ce pas?

Ce matin-là, j’étais en entrevue pour un nouvel emploi. N’ayant écouté ni la radio, ni la télé avant de partir, je n’ai pris connaissance des événements tragiques de New York seulement à mon entrevue qui s’est avérée finalement très positive, car j’ai été engagé.

C’était la première fois que je partais seul à l’étranger. C’était aussi mon premier voyage à Paris. Le départ a été retardé à deux reprises, je devais partir le 12. À l’aéroport de Mirabel (les vols nolisés partaient de là en 2001) mon coupe-ongle m’a été saisi, car jugé dangereux. Pour démontrer la confusion qui régnait à bord, un repas m’a été servi avec des ustensiles de métal dont le couteau était particulièrement coupant. Les compagnies aériennes étaient encore en rodage afin de s’adapter aux nouvelles règles de sécurité.

Le vol de nuit s’est très bien passé. À Paris, je logeais dans le quartier Pigalle tout près du Moulin Rouge, dans un petit hôtel deux étoiles dans une petite chambre très propre et confortable. Je suis sorti de l’hôtel pour découvrir Paris et marcher dans ses rues. Toute de suite, je me suis senti chez moi. J’y étais pour une semaine.


Ce matin, 26 avril 2022, j’apprends que le Moulin a perdu ses ailes. J’avais pris cette photo lors de mon voyage en 2001.

Les photos de cet article ont été prises avec une Leica C1. La plus compacte des caméras fabriquées par Leica. C’est une caméra 35mm et j’utilisais des films Kodak Verichrome 160 et des films diapos. La qualité de l’optique était exceptionnelle pour ce type de caméra.

Lundi 17 septembre

Balade dans Montmartre pour une visite de l’église Sacré-Coeur.

Le midi, déjeuner dans un petit café en face de l’église de la Madeleine.

Le magasin Maille à la Madeleine

Je passe l’après-midi dans le quartier des Tuileries. Je vais aussi au Grand Palais voir une exposition de photos d’un photographe hongrois dont je n’ai malheureusement pas noté le nom, quelle négligence. En fin d’après-midi, je vais prendre l’apéro aux Deux-Magots, café emblématique de Paris, qui a vu passer toute l’intelligentsia de la Ville lumière. Impossible pour moi d’aller à Paris sans y mettre les pieds.

Les Deux-Magots
Le café les Deux Magots

À 22h, je suis de retour à l’hôtel après avoir traversé plusieurs quartiers de Paris : le St-Germain-des-Prés, les Tuileries, le Grand-Palais et son jardin et le Jardin du Luxembourg.

Mardi 18 septembre

C’est une visite au musée d’Orsay. Aller dans ce musée, c’est voir de ses yeux les chefs-d’oeuvre de l’art moderne, en particulier les impressionnistes. J’y vois les tableaux de Gauguin, Rodin, Matisse, Van Gogh, Ingres et j’en passe. Le musée en lui-même est un chef-d’oeuvre. Cette ancienne gare fut transformée en un magnifique musée baigné de lumière naturelle dans plusieurs de ses salles.

Je mange une bouchée à la cafétéria du musée où je fais la connaissance d’une dame résidente de Tel Aviv en visite à Rome chez sa soeur.

Après le lunch je continue ma visite, car il y tant à voir dans ce musée. Il y avait à ce moment des salles consacrées aux impressionnistes. Dans celle dédiée à Van Gogh, j’ai vu les oeuvres suivantes: La Chambre de Van Gogh à Arles, la Méridienne, Eugène Boch, la Guinguette à Montmartre, celle-là m’était inconnue, Terrasse d’un café le soir, Le Restaurant de la Sirène à Asnières, L’église d’Auvers-sur-Oise, vue du chevet, le bleu du ciel de cette toile m’a ému, Chaumes de Cordeville à Auvers-sur-Oise, tout en vert. Et si cette salle n’était pas assez pour me combler, il y’avait aussi Monet, Renoir et bien d’autres.

En fin de journée, je me retrouve sur les Champs Élysées. Le vin est bon. Je remarque qu’à l’époque, les Français fument beaucoup. Dans mes notes, j’avais écrit ceci :

 » Les Français fument beaucoup. Et puis maintenant, ils se disent que mourir de ça ou de l’écrasement d’un avion dans une tour, aussi bien choisir sa mort. « 

N’oubliez pas que nous sommes seulement une semaine après l’attentat de New York.

Avant de rejoindre David, un ex-collègue de travail, je monte sur l’Arc de Triomphe pour profiter d’une vue spectaculaire sur Paris.

Les escaliers à l’intérieur de l’Arc de Triomphe

Mercredi 19 septembre

Ce matin ce sera le Musée du Louvre. Botticelli, Raphaël et bien d’autres me tiennent compagnie. Et ce, sans oublier le chef-d’oeuvre de Vinci, la Joconde.

13h30

Retrouvailles d’une vielle connaissance, François Baschet, dans son atelier. François est un artiste mondialement reconnu pour ses oeuvres originales, des sculptures sonores. J’ai connu François en 1984 par l’entremise de Marcel McNicoll, mon colocataire à l’époque. François avait été invité par Québec 84, l’événement soulignant le 450e anniversaire de la Ville de Québec. François avait décidé de créer des sculptures sonores à partir de pièces d’automobiles recyclées. Il a habité chez nous tout le temps qu’il lui a fallu pour créer ses oeuvres et les exposer dans le vieux-port de Québec.

Un joyeux festin avec des collaborateurs et amis de François, au premier plan à gauche

Après les déjeuners (le diner chez-nous au Québec), j’ai visité le Musée Cluny juste à côté, consacré au Moyen-Âge. Après cette visite, un petit café noisette et c’est reparti. Cette fois, direction le Panthéon. Un superbe édifice en croix avec un dôme, où se trouve le Pendule de Foucault ainsi que les restes d’illustres personnages tel Victor Hugo.

Sorti du Panthéon, je regarde la carte et je m’aperçois que je suis tout près de la Tour Eiffel. Il y déjà plus d’une heure que je marche. Arrivé à proximité du Champ de Mars, je m’arrête pour dîner car il est déjà 19h30 et j’ai l’estomac dans les talons.

Je suis à une brasserie où l’on sert des fruits de mer. J’ai mangé une soupe de poisson et sa rouille qui me rappelait celle que j’avait mangée à Méjean, deux ans auparavant.

Je traverse le Champ de Mars jusqu’à la Tour Eiffel. C’est la nuit et la Tour resplendit de ses lumières.

Je rentre à l’hôtel en empruntant le bateau-bus jusqu’au Musée du Louvre en contournant Notre-Dame

Jeudi 20 septembre

Déjà jeudi, dernière journée pour visiter les musées avec la carte que j’avais achetée en début de semaine. Aujourd’hui, ce sera les musées Picasso en avant-midi et Beaubourg en après-midi.

Le musée Picasso, situé dans l’ancien hôtel Salé, se trouve dans le 3e Arrondissement. Un élégant palace converti en écrin pour les oeuvres de Picasso. S’y trouve la plus grande collection des oeuvres du maître. Je ne me lasse pas de voir ses oeuvres : sculptures, peintures et dessins révélant tout ses talents d’artiste.

Déjeuner sur une terrasse face à Beaubourg : quiche et salade suivie d’un bon café. Je passe près de deux heures à Beaubourg, officiellement nommé Centre Pompidou, le Musée national d’art moderne. Je n’ai pas trop de souvenirs des oeuvres vues dans ce musée.

Je termine la journée par une visite de la cathédrale Notre-Dame, où je monte les marches d’un des deux clochers pour admirer la vue de Paris.

Panorama de Paris vu de Notre-Dame en compagnie de l’une de ses gargouilles

Il est temps de se reposer un peu en dégustant un verre de Pomerol 95, Château l’ancestral. Un vin tout en équilibre qui a bien vieilli, une caresse qui se prolonge sur le palais. Un réchaud au gaz me permet de profiter de la terrasse de la Brasserie le Mazarin en cette journée pluvieuse.

La soirée se termine au Procope, le plus vieux café de Paris au coeur du quartier Saint-Germain dans le 6e, où je me suis régalé en dégustant un excellent verre de Costières de Nîmes.

Vendredi 21 septembre

Début de l’automne aujourd’hui. Après tous ces kilomètres à déambuler dans Paris, mon intention est de prendre ça relax aujourd’hui. Ce sera direction le Marais, car la lumière est de la partie en cette belle journée.

Je m’apprête à prendre la photo d’un café lorsque son propriétaire m’invective: « Ce n’est pas le zoo ici « , me dit-t-il, pour me signifier que l’on ne peut photographier son café sans permission. Pour me faire pardonner, je prends un café chez lui et nous discutons du Québec, et aussi de son café dont il est le propriétaire depuis 25 ans. Café où tous les photographes de mode se retrouvaient avec leurs modèles, il n’y pas si longtemps. Quelques photos sur les murs témoignent de cette époque.

Je repars et déambule au gré des rues du Marais. Après le déjeuner, je marche dans la rue du roi de Sicile, direction Jardin des plantes. Sur la rive de la Seine, j’ai la chance d’apprécier un théâtre de la Comédia Del Arte en action, le hasard du voyage.

Comedia Del Arte

Samedi 22 septembre

Visite des Invalides, le musée de l’armée où se trouve entre autres le tombeau de Napoléon.

Vers 13 heures, je retourne à l’atelier de François Baschet pour un autre lunch en compagnie de ses amis. Un déjeuner chez François, c’est un tour du monde et un voyage dans le temps. Ses invités colorés ont tant d’anecdotes à raconter. Les discussions portent sur la vie, l’art, le monde et tout sujet capital aux hommes. Les déjeuners sont partagés tous les mercredis et samedis de 13h30 à 15h. Et pas question de déborder de cet horaire. François est strict là-dessus. Pour lui, une discipline rigoureuse permet à l’artiste d’atteindre les plus hauts sommets de son art.

Dimanche 23 septembre

Aujourd’hui, c’est la grasse matinée, vers midi je me dirige vers le Jardin des Tuileries. Il fait un temps superbe, à peine frais, une brise légère et le soleil qui me réchauffe. Pour le lunch, ce sera un filet de dorade avec un verre de rosé, la belle vie quoi !

J’ai l’impression de m’être payé une semaine d’éternité. Le temps s’écoule si lentement. Parfois, mon regard se laisse capter par la lumière qui crée des motifs sur un tronc d’arbre.

L’après-midi se passe à flâner dans Paris tout en cherchant un cadeau pour ma douce moitié.

Je termine la journée dans un restaurant italien. Un avant-goût d’un futur voyage en Italie? J’en rêve à l’époque, mais il deviendra réalité en 2009.

Lundi 24 septembre

Direction Aéroport Charles de Gaule, je me suis levé à quatre heures du matin. Le départ est retardé à 9h30.

Quels souvenirs me restent-t-il de Paris? Une ville à hauteur d’homme, rares sont les édifices qui dépassent six étages. Des musées magnifiques qui m’ont permis d’oublier le ciel gris et la pluie. Des jardins splendides où il fait bon échapper aux bruits de la ville. De la bouffe savoureuse dans des bistrots sympathiques. Et le vin… bon et pas cher.

Il y a aussi les Parisiens, qui ne sont pas aussi chiants qu’on le dit. Il suffit de leur faire la causette, d’aller au-devant d’eux et ils deviennent fort chaleureux. Je retournerai à Paris deux ans plus tard, mais cette fois avec Micheline.

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